A Senlis, comme dans de nombreuses villes, le tissage, en particulier celui des draps de laine, représentait une activité importante, depuis des temps très reculés, remontant semble-t-il aux Romains. Il est rapporté qu’à Senlis cette activité ait été intensive au 13° siècle et surtout au 16° siècle pour lequel de nombreux écrits en témoignent. A cette époque cette activité économique aurait employé plus de 3 à 4000 personnes. Pour la plupart ces artisans étaient situés dans notre quartier.
Parmi les différentes opérations dans la fabrication des draps de laine, il en est une qui consiste à peigner – on dit plutôt « lainer » – le drap qui vient d’être tissé, en vue de faire ressortir les fibres afin de les raser, ou plutôt de les « tondre » avec d’énormes ciseaux dits « grandes forces ». Cette opération était réalisée par le « tondeur de grandes forces », métier très considéré professionnellement et socialement…
L’opération de « lainage » était assurée par une sorte d’outil fait de chardons. Selon les pays il est appelé « brosse à chardon », « peigne à draper » mais aussi, en particulier dans nos régions il est appelé « Turlupin ».
Dans d’autres définitions le « turlupin » est un libre penseur.
Le mot « Turlupin » a été utilisé pour désigner la rue des Bordeaux, le « carrefour des Turlupins » rue de Meaux …
Nous avons choisi ce titre pour notre journal, en référence à une activité ancienne, ainsi qu’à des lieux-dits de notre quartier, et puis son autre signification de libre penseur, ne nous déplaît pas…