L’arsenal et l’organisation de la défense


La guerre de cent ans, durant laquelle la Ville prit parti pour les Bourguignons, alliés des anglais, fut une épreuve terrible et ruineuse pour les habitants. Ralliée plus tard à Charles VII la commune dut reconstruire ses finances et sa défense.

La ville était en effet propriétaire de ses remparts ; mais elle devait les entretenir et faire à ses frais toutes les réparations et modification que le Capitaine nommé par le Roi, jugeait utile, ce qui entraînait de longues tractations. Mais les habitants étaient les premiers intéressés à ce que leurs fortifications fussent toujours en bon état.

Sous Louis XI, de 1472 à 1480, on refit presque entièrement les fortifications pour les mettre en état de résister à l’artillerie, qui depuis 50 ans avait fait de grands progrès. L’opération ruinait considérablement les bourgeois qui ont (difficilement) obtenu du Roi Louis XI une contribution des habitants de la région.

En 1544, au moment où Charles Quint s’avançait vers le Valois, François Ier chargea le chevalier François de  Rocques, seigneur de Roberval, de faire construire de nouvelles fortifications. Pour subvenir aux dépenses énormes entraînées par cette reconstruction, on adjoignit à la ville les villages de l’élection, et le roi décida que le clergé y contribuerait.

La ville était aussi chargée de pourvoir à l’armement de ses remparts ; elle achetait des canons, de la poudre, des boulets, des arbalètes, des armures et des engins de guerre de toute espèce. Pour conserver et mettre à couvert tous ces instruments de défense, la ville a acquit en 1421 « la grange » pour en faire son arsenal. Celui ci était situé dans le « faubourg de Vietel », dans l’angle sud-est actuel de la rue de la République et de la rue du Temple.

La ville avait à l’année un armurier, chargé d’entretenir les armes en bon état, d’en faire de nouvelles et même de fondre des canons. Il fabriquait aussi la poudre et les projectiles, ainsi que les traits pour les arbalètes ; de cette manière la ville avait toujours, en quantité suffisante, dans ses magasins, les instruments nécessaires à sa défense. Ainsi un certain Colart Larchier fut installé à l’arsenal sur l’ordre du Capitaine Oudart du Breuil.

Outre les dépenses occasionnées, les habitants devaient contribuer en personne à la défense de la ville et faire eux même le service du guet. De cette lourde contribution, le clergé, sous prétexte de devoir assurer les services religieux firent continuellement obstacle pour contribuer tant financièrement que physiquement à cette défense. Toutefois bon gré mal gré, le clergé dut participer pour le quart aux dépenses. Quant à assurer le guet, on imagine la cohabitation, dans les corps de gardes, des moines et autres chanoines avec les autres miliciens qui s’empressaient, on s’en doute, à les provoquer par leurs quolibets, leurs chansons grivoises ou leurs comportements…

(Les informations et passages de textes sont issues du livre de Jules Flammermont « Histoire des institutions municipales de Senlis / 1881)

Avant d’être converti en Arsenal, le lieu s’appelait « La grange de la Ville ». Cette grange édifiée au XIVème siècle s’appelait « Le Palais » car c’est là que se trouvait le « Pallatium d’Augustomagnus », hôtel réservé aux Empereurs Romains lors de leur passage. Le carrefour donnant accès à ce lieu se nommait d’ailleurs « carrefour du palais ». On peut imaginer l’existence de thermes à proximité, selon la conviction de Marcel Rallon (voir le dossier sur les Thermes Gallo-Romains) .

En 1753, la ville fit installer dans cette construction encore en bon état, une caserne et écurie pour le logement des cavaliers et chevaux de la Maréchaussée (appelée plus tard « gendarmerie« ). La caserne comprenait une cour limitée de trois côtés par des bâtiments à étages. Au fond les écuries surmontées de grenier à fourrage, à droite, des bureaux. On entrait par un passage à partir du carrefour du palais

(Informations issues des ouvrages des Michel Lequoy : « Maisons et enseignes de Senlis »

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