Des fouilles à la Porte de Meaux : 1ère phase

Le petit pont du ruisseau de décharge de la Nonette était dans un bien mauvais état. D’horribles tuyaux le déparaient lamentablement.

Cette partie basse de la rue de Meaux était bien abîmée. Le bitume gondolé faisait presque regretter les vieux pavés mal scellés de la partie haute de la rue, après Saint-Vincent.

Les lourds camions et l’absence d’entretien durant des décennies ont eu raison de ce charmant petit pont. Non pas qu’il soit en lui-même un ouvrage d’art majeur, mais il fait partie de ce carrefour fort actif au Moyen âge et à la période de la Renaissance.

Non loin de là, le pont enjambant le ruisseau Saint-Urbain était un pont de pierre au charme remarquable. Il s’appelait le « pont Jumel », peut-être à cause des « moulins jumeaux » qui tournaient en ces lieux au Moyen Âge.
À côté, un petit lavoir de construction légère témoignait d’une vie tranquille.

Le joli pont de pierre et son petit lavoir ont été « rénovés » dit-on, mais en remplaçant ces charmantes constructions anciennes par de l’acier et du béton.

Alors il était à craindre que notre petit pont ne fut reconstruit avec quelques poutres d’acier et plaques de bétons, pour de nouveau laisser passer ces lourds camions inappropriés à cet environnement.

Ouf, non ! Ce ne sera pas le cas, bien au contraire, les temps ont changé. Désormais le laisser-faire et le béton n’ont plus cours. Une détermination raisonnable a été prise pour parti, visant à ce que toute rénovation soit faite dans le respect des constructions d’origine.

Le petit pont de pierre avant son démantèlement. Le petit pont de pierre en cours de reconstruction.

Le rempart Bellevue est lui-même pris en charge par un grand chantier de restauration, avec la même contrainte : conserver la méthode de construction d’origine (avec heureusement des moyens modernes).

Autre bonne initiative : profitant de la coupure à la circulation, il était opportun de sonder la chaussée ondulée. Effectivement la Nonette ayant eu en différentes périodes une fonction défensive, il était intéressant de trouver l’existence de ponts à cet endroit.


Or sur un plan représentant Senlis au XVIe siècle figure un pont à 7 arches devant le bastion de la porte de Meaux. Si la représentation des remparts et du bastion est plutôt fantaisiste, le dessinateur n’a surement pas inventé l’existence d’un tel pont.

D’autre part, l’information rapportée par l’abbé Eugène Müller, citant un récit de JehanVaultier contemporain de ces travaux, nous apprend qu’en 1588 a été entreprise la construction d’un pont à 7 arches.

Les écrits avaient raison ! Les services archéologiques d’Amiens ont probablement mis au jour les têtes des arches. Sans les informations écrites, il aurait été difficile d’imaginer l’origine de ces traces de constructions.

Les têtes de 6 arches ont été mises à jour
La 7ème était probablement le pont lui-même
Vue d’une des têtes d’arche

Tout ceci nous encourage à renforcer notre attachement à la connaissance de l’histoire de nos sites et à mettre à la portée du plus grand nombre nos découvertes historiques et archéologiques.

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